Becka et Louis
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L'anticipation

"T’inquiète patron, je connais la suite"

Comme chasseur avec un chien d’arrêt, je m’attends à ce que mon chien soit immobile à l’envol de l’oiseau, au coup de feu et à la chute de l’oiseau, qu’il attende mon commandement avant d’aller le chercher.

Étrangement même si mon chien sait tout cela, plus nous pratiquons, plus il a tendance à « casser » au moment de l’envol pour aller chercher l’oiseau le plus rapidement possible, le tout, sans attendre mon commandement. Comment cela se fait-il ?

Nos chiens ont une très bonne capacité d’anticipation.

Le chien d’arrêt qui « casse » au coup de feu ou à la chute de l’oiseau ne le fait probablement pas pour désobéir à son maître ni par esprit de compétition, «je vais arriver à l’oiseau AVANT mon maître », ni par esprit de possession, «  je vais prendre MON oiseau » ; si c’était le cas, le chien ne rapporterait pas l’oiseau, casserait avant l’envol ou le coup de feu.

Le chien ne cherche pas à déplaire, il a un esprit simple.  Il apprend au fil de ses expériences que certaines choses se produisent dans des séquences semblables, prévisibles.

Pour faire image, il doit se dire quelque chose comme : 

« Ah, je sens un oiseau, j’arrête ; je connais la suite : il va y avoir un coup de feu, l’oiseau va tomber, mon boss va me donner l’ordre d’aller le chercher, je vais le lui rapporter, il va être content et me féliciter. »

« Hey boss, j’ai compris ! C’est toujours la même chose quand j’arrête un oiseau, je connais la suite, pas besoin de me le dire, tu vas voir comment je fais bien cela ;  je vais tout faire rapidement sans même que tu me le demandes et tu vas être content ! »

Dans mon esprit il est clair que le chien anticipe ce qu’il aura à faire. À son point de vue, je crois qu’il le fait en quelque sorte par efficacité.

Comment éviter ce problème?

C’est simple : il faut éviter ces séquences prévisibles, renforcer des séquences alternatives.

Les dresseurs de chiens s’entendent généralement à l’effet qu’il ne faudrait pas faire la même séquence plus de 1 à 2 fois sur 10. Dans l’exemple du chien d’arrêt qui « casse », cela voudrait dire de ne pas envoyer le chien rapporter l’oiseau plus d’une à deux fois sur 10. Certaines fois on le met au pied puis on change de direction, certaines fois on va chercher l’oiseau nous-même et on le donne au chien à l’endroit où il est resté immobile, certaines fois on rappelle le chien à soi, certaines fois on lance un oiseau derrière le chien et on l’envoie le chercher. Bref, le comportement qu’on demande au chien sera imprévisible et devra être renforcé : la suite doit être agréable pour le chien. Il est important de savoir que ce qui est agréable pour un chien varie d’un chien à l’autre, varie d’une situation à l’autre, c’est le chien qui décide et non pas notre intelligence. À nous d’observer et à nous adapter.

 

Louis Cimon