Formation de l'Association des conducteurs de chiens de sang du Québec (ACCSQ)
2015
Les 2 et 3 mai à St-Appolinaire, avait lieu la formation de conducteurs de chiens de sang 2015 de l'ACCSQ. Une magnifique équipe de bénévoles ont organisé une des plus belles formations à laquelle j'ai eu l'occasion d'assister de ma vie: magnifiques présentations, contenus détaillés, très belle documentation, démonstrations et exercices passionnants sur le terrain.
Ces cynophiles bénévoles passionnés, de toute évidence, désiraient de tout leur coeur transmettre aux cent personnes présentes leur passion et leurs connaissances dans la recherche du gibier blessé afin de les motiver à devenir conducteurs de chien de sang.
Le travail de chien de sang consiste à retrouver un gros gibier blessé en suivant sa trace qu’il y ait du sang ou non. Pendant son travail, le chien est tenu en longe de 20 à 30 mètres. Aucune race de chien n’est favorisée par l’ACCSQ. Les conducteurs ont tendance à choisir des races de chiens de chasse. En fait tout chien peut devenir un chien de sang s’il possède certaines qualités et aptitudes spécifiques pour accomplir son travail adéquatement; il suffit d'y ajouter de bonnes méthodes de dressage, de la rigueur et de la patience. Nous avons assisté à des belles démonstrations faites par un labrador blond, un teckel à poils durs, un Rouge du Hanovre et j'ai discuté avec des conducteurs d'expérience qui utilisaient drahthaar et épagneul français.
Rouge du Hanovre |
Teckel à poil dur |
L'ACCSQ forme les gens qui veulent devenir conducteur de chiens de sang et les supporte par un système de parrainage sur une base de bénévolat. Les conducteurs ainsi formés peuvent s'inscrire sur le site de l'Association pour offrir leurs services aux chasseurs qui ont blessé un gibier et qui ne parviennent pas à le retrouver. Pour plusieurs d'entre eux, la recherche du gibier à l'aide d'un chien de sang est devenue aussi passionnante voire plus que la chasse elle-même.
Cette formation comportait plusieurs volets:
- Alain Chainé, agent de protection de la faune, nous a fait part de la règlementation provinciale afférente à cette activité.
- Denis Harvey, vétérinaire, nous a expliqué l'anatomie de l'orignal, du cerf de Virginie et de l'ours noir et des effets des projectiles d'armes à feu, de flèches d'arc ou d'arbalète à l'aide de nombreuses illustrations et photographies. J'ai constaté qu'il était très facile de blesser ces gibiers et difficile de les tuer rapidement car les zones à cibler sont très petites.
- Yves Martineau, père spirituel de la recherche avec un chien de sang au Québec, nous a présenté le matériel utile pour ce travail ainsi que les façons de configurer notre GPS pour le rendre plus efficace dans ce contexte. Il nous a tenu attentifs tout au long de sa présentation sur l'interprétation des indices laissés par les bêtes. Une grande quantité de photos et d'anecdotes tirées de son expérience illustraient son propos. Par moments j'ai eu l'agréable impression de me retrouver aux débuts de la colonie alors qu'un vieil indien m'aurait enseigné les secrets et les subtilités de l'art du pistage.
- Chantal Bellemare nous a entretenu de l’entrainement du chien de sang.
Yves Martineau fait une démonstration de diverses difficultés de pistage avec un Rouge du Hanovre |
- Des conducteurs d'expérience ont effectué des démonstrations de pistage avec un chien expérimenté ainsi qu'avec un chien sans expérience. Ils nous ont aussi fait des démonstrations des principales difficultés rencontrées lors du pistage.
- Une installation, qui utilisait deux cerfs tués par des automobiles, a été utilisée pour démontrer les effets et les traces laissées par des impacts de balle de carabine et de flèches.
- Enfin, nous avons eu l'occasion de jouer les Columbo en tentant de trouver des indices sur des simulations de quatre anschuss (terme employé pour nommer le lieu physique où un animal a été atteint par un projectile). À chacun de ces endroits, un bénévole d'expérience jouait le rôle du chasseur. Nous devions recueillir un maximum d'informations en interrogeant le chasseur, en examinant la scène pour retrouver des indices (gouttes de sang, poils, impact de balle, flèche, traces, etc.), pour reconstituer la scène afin de déterminer le type de blessure ce qui permet de choisir la meilleure stratégie de pistage.
Bref, les organisateurs n'ont pas lésiné sur les efforts et les moyens pour nous offrir une formation d'une très grande qualité. Je pense que tout chasseur de gros gibier aurait avantage à suivre cette formation. Le nombre de places étant limitées, il est avantageux de s'inscrire à l'avance.
On peut obtenir de plus amples informations à propos de l'ACCSQ à l'adresse suivante:
Je vous invite particulièrement à regarder les nombreux vidéos qui s'y trouvent.
Louis Cimon